Marlborough Sounds

Image

Clément étant dans l’impossibilité de marcher, nous tentons la chaise roulante commerciale et finissons par choisir des béquilles, beaucoup moins sympathiques mais moins encombrantes.

Sa mère est inquiète pour sa cheville. Mais ce qu’il a mis plus de temps à nous avouer, c’est qu’elle était assurément plus inquiète qu’il voyage avec des inconnus qui pouvaient être, je cite, de « gros pervers ». Nous prenons la route vers les Marlborough Sounds. Clément ne peut pas randonner mais veut voir la route sinueuse qui mène dans cette partie isolée. Nous passerons la nuit, dans un petit espace où dorment déjà quelques abeilles.

Au matin, je découvre de la menthe sauvage que nous ferons sécher en petits bouquets à l’arrière du van.

Le ciel est lourd ce matin encore.
La tente est humide ce matin encore.

Image

Nous espérons voir quelque chose du haut du Mont Strokes, le plus haut sommet de cette partie de l’île, qui surplombe les fiords. Nous montons suffisamment pour dépasser les nuages. Le ciel est bleu sur une chantilly de mer silencieuse. Mais la mer ne bougera pas, les nuages recouvrent les montagnes et les bras de mers qui les entourent. C’est séduisant mais cela aurait pu être grandiose.

Image

Image

Image

La route nous lessive jusqu’à la ville de Picton dans des lacets pervers qui n’en finissent pas. Deux heures trente pour soixante dix kilomètres.

On a tous les trois un petit coup de nostalgie de quitter l’île Sud. Sauvage, peu peuplée, inattendue. J’attends pourtant beaucoup de l’île du Nord mais sur un axe complètement différent, celui de la culture maorie. Son art, son artisanat, me fascinent et j’aimerai en savoir plus sur leurs légendes et histoires. Et si possible, revivre un moment aussi intense que nous avions vécu avec les aborigènes en Australie. Cela me semble pourtant compliqué. Nous n’avons qu’un mois sur l’île nord. Il y a des endroits où nous voulons absolument nous rendre ; alors consacrer une semaine à cette culture me semble être une vaste fumisterie et presque un manque de respect.

Le ferry est prévu pour demain.

Un dernier fish&chips sur le port désert. Notre dernière nuit sur l’île Sud est sur une aire de repos surpeuplée, où il est interdit de camper.

Dernier regard vers le ciel étoilé de l’île Sud, le réveil est prévu à 5h30 le lendemain.