REVOLTE

Je n’avais pas souvent entendu que les Aborigènes s’étaient révoltés contre l’occupation. La majorité des Australiens en sont d’ailleurs convaincus. Cependant, avec mes quelques recherches je sais que ce peuple s’est élevé et a tenté tout ce que force humaine désarmée et désespérée peut faire.

Par leur détermination, les Aborigènes ont fait vivre aux colons des instants de terreurs.

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Dans la plupart des cas, affirme Reynolds (un des seuls historiens traitant du sujet), les Aborigènes commencèrent par résister à la présence britannique. Un colon écrit dans une lettre au Launceston Advertiser :

« Nous sommes en guerre contre eux ;
ils nous considèrent comme des ennemis – des envahisseurs ;
ils considèrent que nous les opprimons et que nous les persécutons ;
ils résistent à notre invasion.
Ils n’ont jamais été vaincus,
et donc ils ne sont pas des sujets en rébellion,
mais une nation injuriée,
et ils défendent, à leur manière, les possessions qui sont les leurs de droit
et qui leur ont été arrachées par la force. »
 

Reynolds cite de nombreux écrits de colons qui, lors de la première moitié du XIXe siècle, se décrivirent comme vivant en état de peur et même de terreur, ceci étant dû à des attaques d’Aborigènes déterminés à les tuer ou à les chasser de leurs terres.

«Tant qu’ils penseront que nous les avons dépossédés de leurs terres,
ils nous considéreront comme leurs ennemis et, partant de ce principe,
ils ont attaqué les personnes blanches à chaque fois
qu’il leur était possible de le faire.»
David Collins
 
« Nous nous sommes emparés de ce pays, nous avons abattu ses habitants,
jusqu’à ce que les survivants aient jugé sage de se soumettre à notre autorité.
Nous nous sommes comportés tel Jules César lorsqu’il prit possession de la Grande Bretagne.»
E.W. Landor, 1847

Reynolds suggère que la résistance aborigène fut, du moins dans certains cas, temporairement une réussite; les massacres d’hommes, de moutons et de vaches par des Aborigènes, qui mettaient également le feu aux maisons et aux récoltes des Blancs, poussèrent certains colons à la faillite. La résistance aborigène continuait à la fin du XIX eme siècle, et en 1881 l’éditeur du Queenslander écrivit:

« Ces quatre ou cinq dernières années,
les destructions de vies humaines et de propriétés par des Aborigènes
se montent à un sérieux total. […] La colonisation des terres,
le développement de l’exploitation de minerais et d’autres ressources,
ont été largement rendus impossibles par l’hostilité des noirs,
qui continue sans faiblir.»
 

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