Maori et sculpture (jade et os) Part II

Dans la Tradition, quelles sont les principaux motifs maoris des pendentifs ?

 

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Hei Tiki représentent un homme ou une tête d’homme.

Description :
Les tikis (hei-tiki) sont souvent de sexe masculin. Les bras sont repliés et ramenés vers l’avant, les mains posées sur le ventre. Les jambes sont fléchies et la tête souvent disproportionnée laisse apparaître des yeux immenses. La bouche est parfois très expressive laissant imaginer un cri.

La taille des tiki est variable. On peut trouver à travers le monde polynésien des statuettes ainsi que d’immenses sculptures (l’Île de Pâques).

Symbolique :
Les Hei Tiki symbolisent Tiki, l’ancêtre mi-humain mi-dieu qui fut le premier homme. C’est ce personnage mythique qui engendra les humains.

La tête du tiki symbolise la puissance qu’elle abrite.
Ses yeux expriment le savoir et le pouvoir surnaturel.
Quant à sa bouche étirée, parfois elle tire sa langue ou montre ses dents, afin de marquer le défi et provoquer l’adversaire.

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Toki

Le mot Toki en maori signifie herminette en français. L’herminette est un outil de travail du bois.

Description :
C’est une sorte de hache au tranchant perpendiculaire au manche, qui sert au dégrossissage des ouvrages sculptés, au façonnage de formes galbées et au creusage. Le Toki servait d’ustensile de travail mais pouvait aussi servir d’arme de combat lors des affrontements entre tribus maories.

Symbolique :
Le Toki représente le contrôle, la concentration ou la détermination.

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Disque

Symbolique :
Le cercle a trois significations :
– le cercle de la vie qui n’a ni commencement ni fin, qui n’a pas de faille et dont nous faisons tous partie.
– la relation entre l’artiste et son art. Il combine le rassemblement des énergies de l’artiste c’est-à-dire la tête, les mains et le cœur afin de créer le cercle parfait.
– les étoiles et les planètes qui font partie de la vie et qui contiennent la connaissance de nos origines.

Le cercle ou disque est souvent utilisé pour envelopper d’autres éléments comme le Koru. Dans cette configuration il représente le lien d’amour et de vie nouvelle ou il peut aussi représenter un nouveau départ avec le cercle de la vie.

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Koru

Description :
Le Koru a une forme incurvée: partie essentielle de toutes les conceptions maories même dans leur travail de tatouage. Le koru représente le cœur des fougères qui ont une pousse étroite avec un bout incurvé et qui est le symbole de la Nouvelle-Zélande.

Symbolique :
Le koru symbolise aussi la croissance et la vie. La spirale est un nouveau commencement, une harmonie et la paix de la vie.

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Hameçon – Hei Matau –

C’est une des formes les plus fondamentales et les plus populaires : le crochet de Matau et le poisson de Hei étaient très importants pour le peuple de l’île de la Nouvelle-Zélande. En effet, les maoris dépendaient entièrement de la générosité de la mer pour leurs protéines principales. Les fruits de mer représentaient la richesse de la tribu et étaient un élément important du commerce.

Symbolique :
Il existe plusieurs formes de Hei Matau avec un sens pour chaque représentation.
C’est un signe de respect pour la mer et ses créatures. Il est également porté comme un porte-bonheur pour la protection et la sécurité lors d’un voyage sur l’eau. Il représente aussi la santé, le leadership, la détermination, la force, la fécondité et la prospérité pour le peuple maori.

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Manaia (mon petit préféré)

Description :
Cette étrange figure représente une créature à tête d’oiseau, à corps d’Homme et à queue de poisson.

Symbolique :
Les manaias sont sculptés sous différentes formes selon les tribus. Ils sont souvent représentés avec trois doigts qui symbolisent la naissance, la vie et la mort. Exceptionnellement il peut y avoir un quatrième doigt représentant l’au-delà et décrivant le cercle de la vie.

Les Manaïas sont des anges gardiens, des créatures spirituelles et mythiques chargées de protéger le porteur du pendentif des mauvais esprits. Un manaia représente le messager entre le monde terrestre des mortels et le domaine des esprits et également l’équilibre terre et mer.

Il est le porteur d’une grande énergie spirituelle et est le gardien du bien contre le mal.

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Twist -Pikorua-

C’est un symbole très populaire dans la culture maorie en raison de sa signification spirituel. Il représente la force des liens d’amitié, de loyauté et d’amour qui dureront pour toujours.
Il représente le lien entre deux personnes. Ce lien peut être de l’amitié, de l’amour, ou un lien de sang.
Le symbole Twist représente aussi le chemin entre la vie et l’éternité. Dans ce contexte, il représente le lien éternel qui unit deux personnes et qui ne s’effacera jamais. Il représente l’union de ces deux personnes pour l’éternité.

Double et Triple Twist

Il existe en plus du twist simple (un seul tour) le double (2 tours de vrille) et le triple (3 tours de vrille) twist. Ces motifs plus complexes et beaucoup plus compliqués à sculpter, représentent le lien entre 2 cultures ou 2 peuples plutôt que des individus.

 

Voilà pour un aperçu de l’art traditionnel joaillier chez les maoris … Je sens qu’il y en a beaucoup d’entre vous qui trouvent leurs cous vides désormais …non ?

 

Et je cite mes sources … Pacific.art, wiki, les offices de tourismes, les boutiques de Punamu…

CULTURE ABORIGENE, codes et peintures

Maman, c’est quoi un aborigène ?

C’est le nom que l’on a donné aux premiers habitants de l’Australie. Terme assez ironique car la sémantique déclare donc qu’ils sont les premiers australiens, fait longtemps nié par les colonisateurs.
Aborigènes vient du latin ab origine, « depuis l’origine », ne confondez pas avec aRborigènes qui n’a rien à voir avec cette histoire là… Selon les sources, ils sont arrivés sur le continent il y a entre 125 000 ans et 40 000 ans environ. Un baille quoi.

 Depuis ce jour, ils ont développé une culture extrêmement complexe car très codifiée et de surcroît secrète.

Codifiée : car elle répond à des normes et des lois strictes imposées par le dreaming (cf : prochain article). Le rôle de chacun dépend de son sexe, de son âge, de la position dans la tribu et la famille.

Secrète : C’est un peu comme si chaque aborigène possédait une page de la Bible et en était le gardien et le responsable. Des liens sont tissés entre certains gardiens. Tout le monde ne possède pas les clés du même secret mais en font intégralement partie et le respecte, conscient que ce partage est essentielle pour l’équilibre et le bien-être de l’ordre du monde.

 Ce peuple s’est passé de l’écriture et du métal pour se consacrer à une vie spirituelle très riche. Ils forment des sociétés sans chef, pacifiques et égalitaires. Les décisions sont prises par les anciens.

ImagePhoto d’une cérémonie secrete. Les aborigènes acceptent de performer en échange de nourriture et de matériels.

 Les aborigènes ont des chants, des danses, des parures, de la musique, une connaissance profonde de la nature, une culture du respect (des rôles mais surtout de la Terre-Mère). Comme je l’ai évoqué, ils n’avaient pas l’écriture bien que certains y apparentent l’art aborigène. Ils ont d’autres formes d’expressions qui passent le plus souvent par l’oral, mais ils communiquent également grâce aux rites et possèdent un langage des signes incroyablement recherché qui selon moi est un gage de grande tolérance et de respect. Ce langage ne s’étant pas développé par nécessité, c’est à dire pour les muets, mais pour les moments de la vie où ils n’avaient pas le droit de parler, durant le « mourning » -le deuil-, ou certaines cérémonies.

Si on s’intéresse à leur culture picturale, on estime les plus anciennes peintures et gravures rupestres retrouvées, à plus de 13 000ans.

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Mitchell Fall_ Western Australia (Merci Lu Cie !)

Avant les colons, il s’agissait de peintures d’ocres tracées à même le rocher, ou sur des écorces d’arbres ou, pour certaines tribus, simplement sur le corps, inspirées par des légendes totémiques*. Le support dépendait avant tout de leur environnent. L’art est symbolique et éducatif. Les artistes racontent des histoires à travers les représentations figuratives ou symboliques qui permettent d’enseigner aussi bien :

– la géographie et les frontières du territoire du clan
– les techniques de chasse et de pêche
– la loi du groupe
– les mythes
– les pratiques magiques et secrètes.

Ils dissimulent les signes les plus secrets sous des groupes de points.

A l’origine, les couleurs et les pigments étaient donc naturels : des tons ocres (la craie oxydée), noirs (le charbon) et blancs (craie pure). C’est dans les années 1970 que les artistes aborigènes du désert ont commencé à utiliser de la peinture acrylique, sous l’impulsion des colons, qui s’est ensuite répandue sur tout le territoire.

C’est donc très tard que les aborigènes viennent à l’art comme on l’entend aujourd’hui. Et pourtant, il est passionnant de noter que c’est avec une sorte d’évidence qu’ils prennent le pinceau. Des artistes comme Minnie Pwerle ont maitrisé d’emblée la gestion de la composition et l’harmonie des couleurs et ce, en débutant à 80 ans. C’est comme une force interne du processus artistique lié à l’attachement multi-millènaire et viscéral des aborigènes à la Terre-Mère.

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On peut trouver des styles différents selon les régions. Dans le centre australien on a un style dit « géométrique » qui décrit avec des lignes, des points, des symboles, les paysages totémiques du clan. Dans la terre d’Arnhem (au nord), c’est la technique dite « rayon X » qui prévaut, la silhouette de l’animal totémique est représentée avec sa structure interne (squelette, organes, tubes digestifs).

Prochain article : Culture aborigène, le dreaming

légendes totémiques* liées au Dreaming, voir prochain article.